On a récemment constaté que beaucoup d’enseignants tentent de rendre le dressage attirant aux élèves en axant leur leçon sur le croise pa-pattes. L’élève a l’impression de faire du « dressage comme à la télé » sans s’ennuyer et ça simplifie le travail de l’enseignant qui propose toujours la même gamme d’exercices latéraux attribués, a priori, au dressage. Résultat : les cavaliers pensent qu’une leçon de dressage ne se résume qu’à ça.
Mais en enchaînant constamment les épaules en dedans, les cessions et les appuyers sans autre repère que l’angle de croisement des membres, on n’apprend pas aux cavaliers à développer leurs sensations (on ne sait jamais, des fois que ça puisse les aider à progresser !).
Or toute la noblesse de l’équitation réside dans l’écoute et la compréhension de nos sensations pour les maîtriser et mieux communiquer avec notre cheval.
Encore une fois, la faute revient aux enseignants qui ne savent pas partager ces notions (qu’ils bâclent souvent eux-mêmes). Ils cherchent un produit fini et « connu » car ils ne savent juger que ça. Leur plus ou moins joli palmarès en compétition et leur bagou rendent les élèves vite impressionnés et incapables de prendre du recul sur les séances proposées. Ils acceptent ainsi une leçon où ils se tapent les fesses sans savoir pourquoi (parce que ça fait plus dresseur !) et où le cheval a levé les antérieurs un peu plus haut au trot et a semblé passager (en reculant bien les postérieurs) : sensations faussées, cavaliers « satisfaits » !


Dites-vous bien que si votre enseignant vous en met plein les yeux avec les déplacements latéraux et le trot « rebondissant » à tout va, vous ne pourrez pas progresser car vos sensations sont déformées. Rien ne sert de faire un exercice si le cheval se contracte dans le dos et la bouche, s’il perd l’énergie en reculant les postérieurs : les membres se croisent peut-être mais tout le reste du corps est à l’envers. Certaines personnes hésitent donc à reprendre des leçons de dressage car elles n’ont rien appris, ou ont subit sans interagir ni comprendre leurs sensations pour pouvoir les retrouver seules.
Ouvrez vos sens pour différencier les perceptions justes des fausses, prenez le temps de ressentir, d’écouter votre cheval et vous-même aussi parfois. Des exercices « simples » de locomotion permettent de comprendre ce qu’est un cheval actif dans le calme, en équilibre et léger, disponible et généreux. L’éveil des perceptions sur ces exercices de gymnastique a énormément d'avantages : vous pourrez les reproduire et les juger en travaillant seul, lorsque vous aborderez un exercice plus complexe, ces perceptions seront bien ancrées et vous parviendrez à conserver cette justesse aussi dans les exercices latéraux en obtenant alors tous leurs bénéfices. Et surtout (et c'est presque le principal !) vous saurez vous satisfaire de « petites sensations simples » mais tellement justes que vous vous régalerez à chaque séance !
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